Concernant le nouvel outil que constitue le bail mobilité, une chose est sûre : il existe un besoin parmi le public que vous ciblez – un public dont nous regrettons qu'il n'ait pas été étendu, par exemple aux volontaires du service civique. Le problème est le suivant : l'outil est-il le bon pour répondre à ce besoin ? Oui, à une condition : qu'il convainque les propriétaires.
L'un des grands enjeux du projet de loi est de permettre à des logements vacants de revenir sur le marché – j'ai bien lu votre tribune, monsieur le secrétaire d'État. Vous avez fait, en réalité, deux choix cornéliens. Pour nous, ils mettent en péril l'efficacité et la réussite de ce dispositif.
Il y a ici un véritable enjeu touchant les propriétaires. En matière d'immobilier, la psychologie est essentielle, comme l'est le rapport de confiance. Je n'entrerai pas dans le débat sur les caricatures, car le plus important est l'existence de ce lien de confiance entre celui qui a fait le choix d'être propriétaire, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte, et celui qui cherche un bien à louer.
Les propriétaires, en France, ne connaissent peut-être pas le dispositif Visale, que vous êtes d'ailleurs en train de modifier, ce qui complique notre appréhension de la loi. C'est un pari sur l'avenir, y compris en ce qui concerne la perception par les propriétaires de la garantie Visale ; et, en matière d'immobilier, les perceptions sont essentielles.
Dans ces conditions, notre groupe s'abstiendra lors du vote de cet article.