Vous ne parlez pas non plus des accords de libre-échange qui mettent en concurrence les petites entreprises avec les géants canadiens, ni des 80 milliards de fraude et d'évasion fiscales, qui permettraient la conversion écologique des petites entreprises et du bâti du pays. Vous étouffez les petites entreprises au profit des plus grandes !
Voici donc la première raison de notre demande de rejet : ce texte ne traite d'aucune des priorités de la France et des gens qui y travaillent. Au contraire, vous faites de ceux-ci une variable d'ajustement.
Deuxième raison : cette politique s'inscrit dans la continuité des politiques menées depuis trente ans et qui ont déjà prouvé leur échec. Vous allez, madame la ministre, au-devant du même échec que vos prédécesseurs. Le renouveau dont vous vous réclamez n'est malheureusement que de la mauvaise redite. De vos refrains et de vos disques rayés, nous n'en pouvons plus ! L'urgence, c'est d'y mettre un terme.
Les emplois précaires permettraient de lutter contre le chômage ? Pourtant, on a introduit l'intérim dans le droit français en 1972 et le CDD en 1979 : ils ont eu le temps de faire leurs preuves ! Or, depuis, le chômage n'a cessé d'augmenter, à part à l'époque des 35 heures.
Vos propres dirigeants s'emmêlent les pinceaux. Édouard Philippe déclarait le 15 mai dans l'émission « On n'est pas couché » : « Les Français ne travaillent pas assez dans la semaine, ne travaillent pas assez dans l'année, ne travaillent pas assez dans la vie » ; « Nous travaillons moins que les Allemands », ajoutait-il. C'est totalement faux. Vous apprendrez au Premier ministre que si l'on compare tous les salariés des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE – , on observe que les Français travaillent plus, en durée d'emploi, que les Allemands. D'après Eurostat, les Français pourraient même cesser de travailler le vendredi midi et continuer à produire davantage que leurs homologues allemands qui resteraient au travail jusqu'en soirée !