Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Inclusion économique des jeunes des territoires les moins favorisés

Christophe Castaner, secrétaire d'état chargé des relations avec le Parlement :

J'aime l'expression « trait d'union » que vous avez employée, monsieur le député. Sur certains sujets, en effet, il faut savoir faire le lien au lieu de chercher à décider d'en haut et à appliquer systématiquement et uniformément, partout en France, des politiques dont on serait convaincu qu'elles représentent la bonne solution.

C'est particulièrement le cas en matière d'inclusion économique des personnes résidant dans les territoires les plus fragiles. Il s'agit en effet, nous le savons, d'un levier majeur de croissance autant que de cohésion sociale ; de plus, il n'existe pas un seul territoire en difficulté, reproductible à 300 exemplaires : ils sont tous différents.

Cet enjeu est inscrit à l'article 215 de la loi du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté, qui confie sa mise en oeuvre à Pôle emploi et à l'Association pour l'emploi des cadres – l'APEC – , sous le pilotage du représentant de l'État au niveau régional.

Il nous faut, à partir du diagnostic territorial du besoin de main-d'oeuvre dans les territoires, établir avec les acteurs locaux des plans de concertation permettant ensuite à Pôle emploi et à l'APEC de déployer sur l'ensemble du territoire une offre de services facilitant les recrutements par les entreprises et s'appuyant notamment sur une approche spécifique, par la compétence, des demandeurs d'emploi, qui soit également respectueuse de la diversité. C'est ainsi que nous pourrons répondre concrètement aux propositions formulées et assurer le portage nécessaire.

En outre, ces deux opérateurs ont conclu des partenariats avec certaines associations accomplissant des missions d'intermédiation, pour aider plus particulièrement les jeunes demandeurs d'emploi diplômés. Ces partenariats donnent des résultats : l'expérience est récente, mais les effets qu'elle commence à produire sont très positifs et cette formule doit, de mon point de vue et de celui de la ministre, continuer d'être utilisée. Car la mobilisation de ces associations renforce la complémentarité d'action dans l'accompagnement des entreprises et la non-discrimination.

Le « plan 1 000 jeunes » que vous avez lancé, dont vous avez cité l'exemple et que, sans interpeller à proprement parler le Gouvernement, vous mettez en avant – il est toujours utile de faire état de bonnes pratiques – illustre cet enjeu.

Il est essentiel, je le répète, de ne pas chercher un schéma unique d'intervention, mais de toujours construire, en fonction des besoins des entreprises locales et des spécificités des territoires et des publics, une réponse adaptée. Le représentant de l'État au niveau régional doit veiller au bon maillage territorial de cette offre de services, et s'appuie pour cela sur les niveaux départementaux et infra-départementaux des services de l'État.

Comme vous, je suis convaincu que les députés ont aussi cette responsabilité : prendre l'initiative, impulser, incarner, porter – voire provoquer les services de l'État dans le cas où ceux-ci se montreraient un peu trop timorés ; je sais que vous ne manquerez pas de le faire sur votre territoire et, plus généralement, pour servir d'exemple à l'ensemble des parlementaires qui siègent à vos côtés.

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