Monsieur le ministre, j'entends bien ce que vous nous dites. Sans vouloir tomber dans le misérabilisme, vous savez que cela n'arrive pas qu'aux autres. Vous ne pouvez pas régler votre facture EDF ; on vous coupe le courant ; vous prenez un crédit à 20 % d'intérêts, parce que plus personne ne veut vous prêter d'argent. Mais vous avez aussi pris un crédit pour la cantine, parce que vous vous désoliez que vos enfants mangent un sandwich sur les marches de l'école, alors que les autres peuvent avoir un repas chaud. Et, ceci plus ceci plus ceci, jamais vous ne reprenez le paiement de votre loyer, non pas parce que vous ne voulez pas, mais parce que vous ne pouvez pas.
Comment peut-on accepter en France que des personnes se retrouvent à la rue, non pas parce qu'elles ne veulent pas payer leur loyer pour embêter le monde, mais parce qu'elles n'en ont pas les moyens financiers ? Cela m'est arrivé ! J'ai toujours eu la chance d'être bien entourée, mesdames et messieurs, d'avoir eu des gens qui ont bien voulu m'aider et des parents qui avaient mis quelques sous de côté pour me payer mon loyer.