Intervention de Luc Carvounas

Séance en hémicycle du mercredi 6 juin 2018 à 15h00
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Après l'article 46

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

Je voterai contre l'amendement défendu par Charles de la Verpillière, pour deux raisons. D'une part, chaque fois qu'il est question de logement, les membres du groupe LR ont coutume de sortir par la porte pour revenir par la fenêtre et remettre en cause non pas un « jugement de Salomon », selon l'expression de l'un d'eux, mais ce qui s'appelle la loi. Or la loi a porté le niveau de logement social à 25 %

D'autre part, je connais la ritournelle : « On n'a pas de place pour construire du logement social ! Comment peut faire le maire ? On va le pénaliser, endetter sa commune et ses habitants. » Ce n'est pas vrai : je ne connais pas un seul maire de bonne foi qui n'essaye pas de répondre aux exigences de la loi et qui ne travaille pas en bonne intelligence avec le préfet qui cherche les solutions adéquates. Cet argument ne vise qu'à une seule chose : que ce soient toujours les mêmes collectivités qui répondent à cette demande prégnante de logement de la part de nos compatriotes – je sais de quoi je parle, étant l'élu d'une zone dense, en Île-de-France.

En plus, on voit bien que la demande est exponentielle : même dans des communes où il y a plus de 25 % de logements sociaux, on n'y arrive plus. Permettez-moi d'évoquer une anecdote significative : lors du dernier comité intercommunal du logement de mon territoire, en métropole du Grand Paris, on a vu que le logement social n'était porté que par trois collectivités sur seize. Si l'on n'accompagne pas les maires, qui sont très majoritairement de bonne foi par rapport à ce processus, on ne pourra répondre à ce besoin impérieux de loger ceux qui le demandent.

L'amendement défendu par Mme Ressiguier est intéressant, et il faudrait creuser la question. Je vais répéter dans la solennité de cet hémicycle que Mme Pécresse, présidente d'une région de 12 millions d'habitants, l'Île-de-France, a décidé, seule avec sa majorité, que toutes les communes qui ont au moins 30 % de logements sociaux ne recevront plus de la part de la région d'aide à la pierre. C'est un scandale, et cela ne répond pas à la question du logement. J'entends la nécessité des 30 %, et peut-être que cela aiderait à contrecarrer ces politiques totalement injustes.

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