Nous débattons de l'interdiction des téléphones portables dans les écoles et les collèges devant des écoliers et des collégiens qui, depuis les tribunes, ont sous leurs yeux des députés plongés dans leur téléphone portable. Si les téléphones portables perturbent autant qu'on le dit, ces députés sont probablement menacés par une prochaine interdiction. Les addictions nous concernent, nous aussi, et je ne suis pas sûr que nous donnions le parfait exemple à ces enfants. Mais le sujet n'est pas là.
Madame la rapporteure, vous venez de dire que ce texte, c'est « brasser du vent » – une expression que vous êtes la seule à avoir employée. Nous avons prétendu non pas que la question ne faisait pas débat mais qu'elle n'avait pas à être traitée dans le cadre de la loi. Ce sujet a bien à être traité, notamment par l'administration, avec la communauté éducative, notamment pour ce qui la préoccupe le plus : avoir le moyen de contrôler, de faire appliquer et de mettre en oeuvre l'interdiction peut-être souhaitable.
Toutefois, au fil des débats, la proposition de loi, qui s'annonçait inutile, futile ou instrument de diversion, s'avère assez préoccupante, puisque nous avons entendu, dans la bouche du ministre de l'éducation nationale, que l'interdiction devient le principe. Si nous entrons dans le XXIe siècle, dans l'ère du progrès, en affirmant que, pour l'éducation nationale, l'interdiction devient le principe, cela m'inquiète beaucoup, je vous le dis. En effet, lorsqu'on interdit, c'est qu'on a échoué à éduquer. Et cette loi ne se préoccupe pas des moyens que nous devons donner à l'éducation nationale pour qu'elle éduque nos enfants, y compris à l'usage des nouvelles technologies.
Pour toutes ces raisons, nous voterons pour la motion de renvoi en commission.