Cela étant, le texte a le mérite de poser diverses questions qui dépassent certes le cadre légal, mais qu'il est légitime de soulever.
Il s'agit d'abord d'une réflexion – que vous menez d'ailleurs fort bien, monsieur le ministre – sur la transition numérique dans l'enseignement. Ici même, une mission flash est dédiée à ce sujet ; j'imagine que, dans ses conclusions, on verra apparaître la nécessité de doter correctement les établissements scolaires d'équipements adéquats. Je me fais ici l'écho des propos d'une enseignante qui demandait récemment au ministre des ordinateurs mettant moins de cinq minutes à s'allumer. Visiblement, vous vous en souvenez, monsieur le ministre.
La deuxième question à poser serait la suivante : quelle école dans la société du numérique ? Cette question ouvre bien sûr un débat plus vaste encore, dans la mesure où une nouvelle technique n'est jamais neutre : elle implique toujours des effets sociaux, environnementaux et même anthropologiques. Les bouleversements techniques que nous connaissons depuis vingt ans produisent de tels effets, au-delà du portable et au-delà de l'école, même s'ils interrogent celle-ci. M. Macron l'a rappelé lui-même : l'école est le reflet de la société.
De fait, il n'y a pas qu'à l'école que l'on est assailli de messages divers nous empêchant tous d'être concentrés, attentifs et réellement à l'écoute des autres. C'est aussi notre cas, à nous, adultes. Il n'y a qu'à nous regarder, sur ces bancs : partout des écrans, des téléphones portables – et des bavardages, d'ailleurs.