Nous avons voté les deux motions de rejet préalable à cause de tout ce qui est contenu dans ce texte – et j'y reviendrai dans la discussion générale – et nous voterons cette motion de renvoi en commission à cause de tout ce qui se fait attendre en matière de liberté de l'information et de liberté de la presse.
Au moment même où vous transcrivez la directive européenne sur le secret des affaires, au moment même où des annonces sont faites qui vont mettre à mal l'audiovisuel public, vous décidez de légiférer sur les fake news, avec l'ambition de réprimer et de censurer, au lieu de faire confiance à l'intelligence collective. Je rappelle que cette proposition de loi ne concerne que le temps de l'élection, c'est-à-dire le temps du débat politique. C'est sans doute une bonne chose que votre loi ne s'applique qu'à ce temps court, mais cela ne manque pas de m'inquiéter sur votre manière de penser.
Je crois par ailleurs que pour ce type de proposition de loi, il est d'autant plus important d'écouter l'opposition, d'éprouver les opinions diverses. Je crois que c'est important, quand on décide de déterminer une vérité officielle, une vérité du pouvoir, avec tous les risques que cela comporte. Il serait particulièrement important que nous prenions le temps de discuter de ce sujet, de voir s'il est nécessaire de légiférer, car je n'en suis pas sûre.
Mes chers collègues, deux ans – et même davantage en réalité – ont été nécessaires pour faire la loi de 1881 et pour arriver à ce formidable article 1er : « L'imprimerie et la librairie sont libres. ». Il faut prendre le temps de la réflexion avant de défaire cette loi – qu'il ne faut surtout pas défaire, de mon point de vue.