En revanche, mon objectif est de sanctionner ceux qui, dans les zones où il existe une vraie pénurie de logements, sortent des appartements du marché locatif. On a parlé de l'encadrement des loyers, mais ses effets sont négligeables à côté des milliers de logements qui ont quitté le marché de la location à Paris au cours des dernières années ! Dans les zones tendues, l'augmentation des loyers est due avant tout à ceux qui ont acheté des appartements pour ne faire que de la location touristique, car l'appauvrissement du marché tire les prix à la hausse et se loger dans ces zones devient une galère.
C'est pourquoi je considère que les 120 jours ne représentent pas l'enjeu principal. C'est très bien que ceux qui habitent dans un logement puissent l'utiliser, quand ils ne sont pas là, pour mettre du beurre dans les épinards. En revanche, les sanctions et les engagements dont j'ai parlé vont nous permettre désormais de lutter efficacement contre ceux qui, ayant de l'argent, achètent un appartement de 30 ou 40 mètres carrés dans une zone sympathique au coeur d'une ville touristique pour sortir ce logement de la location et le louer en permanence via une plateforme collaborative.
J'ai évoqué l'engagement des plateformes de nettoyer leur stock d'appartements. J'ai un exemple très parlant : certaines images, sur les sites, montrent des logements dont la décoration est faite à base de tours Eiffel et de guides de Paris. Sauf goûts très particuliers, ils ne sont manifestement pas la résidence principale du loueur !