Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 2 août 2017 à 15h00
Répression d'actes illicites en matière de navigation maritime — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Bien sûr, il faut lui en donner les moyens ! Mais il ne peut pas y avoir d'autre violence que la violence légitime, c'est-à-dire celle de l'État, et donc de son armée.

Nous luttons contre la prolifération de certains matériaux chimiques, bactériologiques et nucléaires. S'agissant des matériaux chimiques, je déplore que, vingt ans après la signature de l'accord de Paris, certaines grandes nations, comme les États-Unis ou la Russie, n'aient toujours pas démantelé leurs arsenaux. Il n'est donc pas étonnant qu'une certaine partie de ces arsenaux finisse par circuler et tomber dans les mains dans lesquelles nous ne voudrions pas qu'elle tombe.

De la même manière, s'agissant des déchets nucléaires, il n'est pas acceptable que l'on continue à autoriser ou à pratiquer le déversement en mer de déchets qui ont à voir avec la pollution de la radioactivité. Le rapport de l'Union européenne établissait que les déversements en mer opérés par les centrales nucléaires européennes équivalaient à un accident nucléaire majeur par an. Ce n'est pas acceptable ! Il n'est pas acceptable non plus que, lorsque des vaisseaux transportant les matériaux à jeter en mer sont arraisonnés par des militants politiques comme ceux de Greenpeace, on leur jette les tonneaux sur leurs embarcations en guise de réponse.

Nous traitons des grands fonds et du grand large. La France doit agir avec la plus grande fermeté pour que s'ouvre une discussion sur les droits juridiques applicables à ces espaces. Aujourd'hui, c'est la res nullius qui prévaut – ou presque. Comme c'est à personne, personne ne s'en soucie ni n'a le droit d'intervenir. Puisque le monde se resserre et que la population y est de plus en plus nombreuse, puisque huit des plus grandes métropoles mondiales se trouvent sur le bord de la mer et que 50 % de la population mondiale y vivent, tout ce qui concerne la mer doit relever de la régulation internationale, et c'est à l'ONU de faire des propositions. Je ne suis pas d'accord pour que vingt-cinq autorisations de prospection dans les grands fonds soient données par un comité de l'ONU dont les normes ne sont pas stabilisées et auquel nous, Français, ne participons pas assez. L'exploitation des grands fonds ne doit pas être abandonnée à la logique du far west. La loi, la régulation internationale et l'ONU doivent intervenir.

Monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, tels sont les enjeux sur lesquels je voulais insister. J'ai proposé que la commission des affaires internationales crée une mission ou établisse un rapport. Je ne pensais pas qu'on m'en trouverait indigne. Pourtant, je note qu'on n'a confié au groupe La France insoumise qu'un seul rapport sur cent trois. Mais peu importe qui fera ce rapport. La représentation nationale doit se saisir de la question des grands fonds, car c'est là que commence le respect du territoire national des Français et de leur espace maritime.

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