Intervention de André Chassaigne

Réunion du mercredi 19 juillet 2017 à 9h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Merci, Monsieur le président, de donner la parole à un ancien caporal-chef du 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand.

Je tiens à rendre hommage au général de Villiers, que je ne connaissais pas personnellement, étant nouveau dans cette commission. Mais j'estime qu'il est très important que l'on nous parle avec franchise, surtout à huis clos, parce que la représentation nationale a besoin de disposer des informations les plus larges – sans pour autant les disperser ensuite sur la place publique.

Je citerai des propos qu'il a lui-même tenus, qui ne s'adressaient pas aux députés, mais que ceux-ci peuvent reprendre à leur compte : « Méfiez-vous de la confiance aveugle ; qu'on vous l'accorde ou que vous l'accordiez. Elle est marquée du sceau de la facilité. » Quand certaines précisions nous sont données, et le président de la commission l'a très justement relevé, nous devons écouter, mais aussi faire preuve de responsabilité.

Je souhaiterais également intervenir sur le problème du maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels. Deux tiers de nos matériels ont plus de quarante ans – en particulier les véhicules de l'avant blindés, et les engins blindés AMX 10 RC. On dit par ailleurs, et je crois que ces propos avaient été tenus par le général de Villiers, que 30 % seulement du matériel est aujourd'hui disponible instantanément. On peut donc dire que les limites sont atteintes, que l'on est au bord de la rupture. Cela peut affecter la capacité de nos armées, notamment dans de nouveaux théâtres d'opérations.

Par ailleurs, le véhicule Griffon est en cours de réalisation. J'ai lu dans la presse que 49 véhicules avaient été commandés pour 2019. Est-ce bien ce qui est prévu ? Est-ce suffisant ? Est-ce que les commandes seront maintenues, malgré les réductions budgétaires, en raison de l'urgence qu'il y a de s'équiper avec ce type de matériel ?

Ma dernière question portera sur l'opération Sentinelle et l'état d'urgence, qui mobilise actuellement 7 000 hommes, plus 3 000 hommes en réserve. Or le Livre blanc sur la défense et la loi de programmation militaire n'en prévoyaient que 3 000. C'est beaucoup, si j'ai bien compris – vous l'avez dit à demi-mot.

Quel chiffre, s'il en est un, serait supportable au regard de vos moyens ? En effet, il ne faut pas oublier que l'opération Sentinelle – à laquelle contribue l'armée de terre – nécessite une formation spécifique, qui prend du temps et de l'argent, qu'elle ampute le budget de l'armée et pèse physiquement et moralement sur les forces disponibles.

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