Je reviens sur la question des retraites. Alors que les députés et sénateurs étaient unanimes, le Gouvernement a décidé de reporter la revalorisation des retraites agricoles et d'attendre la réforme globale des régimes de retraite en 2020. Les agriculteurs de l'hexagone perçoivent une retraite moyenne de 773 euros, voire 871 euros pour ceux qui ont pu avoir une carrière complète. Mais ce montant est de 376,46 euros en Guadeloupe et à la Martinique. En réalité, le revenu des agriculteurs est inversement proportionnel à leur travail. Ces personnes travaillent très durement du matin au soir, 7 jours par semaine. Elles nourrissent leurs concitoyens. Elles leur apportent, je pense, plaisir et santé. Et tout cela, pour un revenu et une retraite de misère. En Guadeloupe, les exploitations sont d'une superficie moyenne de 4 à 5 hectares. Comme la retraite est excessivement basse, les agriculteurs sont obligés de continuer à travailler et ne peuvent pas laisser la place aux jeunes, car ils ne peuvent pas vivre de leur retraite.
La revalorisation des pensions aurait permis aux agriculteurs de bientôt toucher 85 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) pour une carrière complète – je rappelle que le SMIC est de 1 149 euros nets et que le seuil de pauvreté, à 50 % du revenu médian, est de 846 euros. Vous comprenez le désarroi et la difficulté des agriculteurs à qui l'on explique qu'ils devront attendre deux ans. Il n'y a pas de principe de solidarité, et pas de principe d'égalité. À mon avis, on ne peut repousser à deux ans une mesure qui ne serait que justice. Je propose donc que les agriculteurs perçoivent une retraite à la hauteur de l'importance de leur travail pour la collectivité et de la dureté de leur métier. Je précise qu'il faudrait une retraite pour tous les agriculteurs de l'ensemble de la France, hexagone et outre-mer confondus.