Évidemment je ne suis pas d'accord avec ce que vient de dire notre collègue pour une raison toute simple : la question de la motivation. L'avantage du dispositif que nous proposons est que le jeune a un pied de chaque côté : un à l'école et l'autre dans la vie professionnelle. Surtout, vous avez avancé un argument, madame la rapporteure, auquel je ne souscris en rien : j'ose espérer que l'innovation pédagogique ne se limite pas à la tranche d'âge des quatorze-seize ans lorsqu'ils sont en situation de décrochage. J'ose espérer qu'elle concernera, si je puis dire, tous les étages et tous les dispositifs de formation, y compris l'apprentissage conventionnel.
J'entends vos arguments, je ne les partage pas ; voilà donc une nouvelle ligne de démarcation entre nous. Encore une fois, c'est par expérience que je m'exprime, mon expérience, en particulier, de recteur d'académie : quand vous échangez avec des enseignants, ils vous demandent clairement quoi faire avec ces jeunes qui perturbent la classe – c'est un vrai problème –, que par ailleurs on démotive et qui sont donc, à l'âge de seize ans, très difficiles à récupérer pour l'apprentissage.