Ce journal de bord suscite beaucoup d'incompréhension. Loin de vouloir « fliquer » qui que ce soit, nous proposons de nouveaux outils pour accompagner les demandeurs d'emploi.
Si on caricature, l'accompagnement actuel par Pôle Emploi est assez mécanique. D'abord, le projet personnalisé d'accès à l'emploi (PPAE) est défini au moment de l'inscription sur les listes de demandeurs d'emploi et il est réactualisé de loin en loin. Ensuite, le demandeur d'emploi doit se réinscrire sur la liste pour continuer à bénéficier de ses droits. Enfin, lorsqu'une offre raisonnable lui est proposée, il peut lui opposer un refus mais il est radié au second refus.
Ce processus assez rigide ne permet pas un vrai dialogue entre le demandeur d'emploi et son conseiller. Le journal de bord s'inscrit dans une logique beaucoup plus partenariale. Chaque mois, au moment de sa réinscription sur la liste, le demandeur d'emploi devra renseigner l'état d'avancement de sa recherche et indiquer les démarches qu'il a entreprises. C'est sur cette base que son conseiller pourra l'aider à affiner ses méthodes de recherche et ses objectifs, adapter l'accompagnement qui lui est prodigué aux difficultés particulières qu'il peut rencontrer, et proposer de nouveaux outils.
Dans le cadre de la préparation du rapport, j'ai auditionné le directeur général de Pôle Emploi qui voit vraiment ce journal de bord comme l'occasion d'offrir de nouvelles prestations et de nouveaux outils aux demandeurs d'emploi. Il ne l'envisage absolument pas comme un moyen de sanctionner.
M. Ratenon, vous avez rappelé que seulement 14 % des demandeurs d'emploi ne remplissaient pas leurs obligations. C'est effectivement ce qui ressort d'une expérimentation dont les résultats ont été récemment diffusés. Vous oubliez de mentionner que 20 % des autres étaient découragés. L'« aller vers » de Pôle Emploi a permis de remotiver des découragés, de les remettre dans une dynamique positive de recherche et de retour à l'emploi. On peut penser que la mise en place du journal de bord permettra à Pôle Emploi de repérer encore plus facilement ces gens en difficulté, qui n'y croient plus, et de leur apporter un accompagnement adapté.
Enfin, je rappelle que ce journal de bord sera expérimenté dans deux régions. Si les résultats n'étaient pas satisfaisants, il serait toujours possible d'abandonner l'expérience.