Je partage évidemment votre démarche : les inégalités entre les femmes et les hommes sont en grande partie liées au fait que les premières s'investissent bien davantage dans la parentalité que les seconds. Je vous accorde qu'une telle situation est insatisfaisante pour les femmes, car elles en subissent les conséquences sur leur carrière professionnelle, et pour les hommes qui souhaiteraient pouvoir s'investir davantage dans l'éducation de leurs enfants. Le congé de naissance n'étant pas cumulable avec le congé de maternité, c'est en effet un outil permettant de viser directement les pères. La principale difficulté, dès lors que la rémunération du salarié est maintenue, tient au fait qu'il reviendra aux entreprises de payer le coût de l'augmentation de la durée légale. À vrai dire, j'ignore quels sont précisément les enjeux financiers sous-jacents, mais la ministre pourra peut-être nous donner des indications sur ce point. Je suis convaincue par l'utilité de dispositifs de ce type, mais je suis également sensible au poids qu'ils peuvent avoir sur les entreprises, que nous voulons soutenir. J'émets donc un avis défavorable, dans l'attente d'une solution qui permettrait de réconcilier ces deux logiques.