C'est quelque chose d'affreux que cette responsabilité que l'on donne à une personne envers une autre ! Toute la logique républicaine est, au contraire, de libérer la personne de la soumission à une autre. Ce qui, dans le contrat de travail, a toujours été contesté par le mouvement ouvrier, c'est précisément que c'était une relation de subordination. Or, là, c'est pire ; c'est une personne et une seule qui va décider ce qui est raisonnable ou non pour vous : combien de kilomètres vous devez être capable de faire pour aller au travail, combien vous devez accepter d'être payé, etc. Non, ce n'est pas du tout une bonne idée que de confier à quelqu'un un pouvoir extraordinaire sur une autre personne. Nous, nous voulons qu'il y ait des règles, et qu'elles soient les mêmes partout, pour tout le monde, en toutes circonstances. Tous les êtres humains peuvent être raisonnables de la même manière ; nul besoin d'inventer des règles spécifiques et individualisées, mettant à la merci d'une seule personne.
J'en viens maintenant aux deux sujets qui sont certainement les plus lourds pour l'avenir du pays et qui méritent entre nous les discussions les plus approfondies – non que les sujets que je viens d'évoquer soient sans importance, mais ils sont plus ordinairement traités à l'Assemblée que ne le sont les questions de formation professionnelle et d'apprentissage. On dit que cela concerne le tiers de notre jeunesse, mais si l'on regroupe les jeunes gens qui sont dans les filières technologiques, ceux qui sont dans les filières professionnelles et ceux qui sont en apprentissage, eh bien, cela représente la moitié de la jeunesse du pays ! La moitié de la jeunesse du pays relève des filières dites « professionnelles ».