Dans le système français, il y a l'école. On a un diplôme ; ce diplôme est placé dans une convention collective qui est signée avec les travailleurs et les patrons ; à tel diplôme correspond tel niveau d'embauche et tel niveau de salaire. Cela, c'est la République sociale : ça se passe comme ça ; c'est la base. Tu as ton diplôme, ça vaut tant ; donc ta valeur d'usage a une valeur d'échange.
Si la convention collective ne s'impose pas à toutes les entreprises, quel est le sens de cette équivalence ? Il n'y en a plus. Si les diplômes changent d'un endroit à l'autre et qu'ils ne sont donc plus identifiables, alors que ferez-vous ?
Madame Pénicaud, sans doute avez-vous entendu parler des aventures de la reconnaissance des compétences chez Arcelor, là-bas, à Dunkerque. Ils avaient trouvé cela, il y a vingt ans ; on disait aux gens : « On va reconnaître vos compétences. » Bravo ! Tout le monde était content. « Oui, oui, moi je suis compétent, l'autre non ! » Et puis une fois que l'on s'est assis, ils ont discuté les compétences, et ils ont discuté la paie avec, tête par tête ! Adieu, les conventions collectives et le reste !
Si un accord de branche ne s'applique plus automatiquement à une entreprise, voilà comment cela va se passer : à la tête du client, et tout le système va se démonter. Je vous le montrerai si nécessaire. Je vous signale que c'est ainsi que les choses se sont terminées à Arcelor, et qu'il y a eu une grève pour que l'on renégocie les qualifications que les gens avaient acquises.
Il en va de même de la validation des acquis de l'expérience. Vous parlez des campus. On va y revenir au cours du débat. Mais la VAE doitêtre identifiable par les travailleurs. Il faut que l'on sache où c'est : pas au bureau 235, quatrième étage, porte à gauche, ascenseur de droite, au rectorat ; c'est dans un lycée professionnel, dans le secteur du bâtiment, que l'on produit de la validation d'acquis de l'expérience du bâtiment;