Monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, ma question concerne la démographie médicale dans l'Orne, et plus particulièrement le manque de plus en plus inquiétant de médecins sur le territoire de la communauté urbaine d'Alençon.
Derrière cette notion technique se cache une situation de plus en plus préoccupante, qui pourrait conduire à de véritables drames dans les années à venir. Pas une semaine ne passe sans qu'un habitant m'interpelle directement ou par courrier sur le manque criant de médecins dans nos territoires. Cette réalité touche non seulement nos campagnes, mais également les moyennes et grandes villes. Sur la communauté urbaine d'Alençon, il ne reste que trente-deux médecins pour 58 000 habitants, soit un généraliste pour 1 800 personnes.
Ce chiffre est déjà inquiétant, mais la situation deviendra plus complexe encore en 2018, puisque trois praticiens arrêteront leur activité. Malheureusement, la situation perdurera et empirera dans les années suivantes, puisque 25 % des généralistes continuent d'exercer bien qu'ils aient dépassé les 65 ans. Dans le même temps, une étude publiée au début du mois de mai par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé a montré une augmentation globale du nombre de médecins mais une stagnation du nombre de généralistes.
En janvier dernier, nous vous avons proposé une solution : mettre fin au conventionnement des médecins s'installant dans une zone déjà surdotée, sauf en cas de départ à la retraite ou d'arrêt de l'exercice. Il s'agissait d'une réponse à l'urgence de la situation, qui n'était certes pas suffisante mais devait s'accompagner de la mise en place d'une politique ambitieuse pour mettre fin à cette crise. Au sein de nos territoires, nous tentons de remédier à ce mal par exemple en ouvrant des consultations de médecine générale à l'hôpital ou en permettant à des médecins à la retraite de revenir faire quelques vacations. Mais ces mesures ne sont pas de nature à pallier les manques.
La question de l'attractivité est centrale. Monsieur le secrétaire d'État, comment attirer les médecins et faire en sorte qu'ils décident de s'installer durablement sur nos territoires ? Comment rendre la profession de médecin généraliste de nouveau attractive face aux opportunités qu'offre la spécialisation ?
Par ailleurs, je souhaite que le centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers, établissement de recours qui joue un rôle pivot, soit soutenu dans ses projets d'investissement qui visent à améliorer son fonctionnement.
Enfin, plus largement, quel nouveau souffle pouvons-nous donner à nos hôpitaux de proximité pour répondre à cette crise, qui inquiète à juste titre nos concitoyens ?