Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre des armées, nous fêtons cette année les 160 ans des relations diplomatiques entre la France et le Japon. À partir du mois de juin, une série de manifestations culturelles sur le thème « Japonismes 2018 : les âmes en résonance » auront lieu en France pour faire honneur à la tradition diplomatique et culturelle franco-japonaise. Nos deux pays sont liés par un partenariat d'exception, fort d'intenses relations commerciales et universitaires. De nombreux jeunes Français font le choix d'apprendre la langue japonaise, faisant ainsi vivre ce partenariat, et plus encore aimeraient le faire. Pour répondre à cette demande croissante et animer ce réseau académique, le CAPES de japonais a été créé l'année dernière, après de nombreuses années de négociations, suite à un accord interministériel entre les ministres japonais et français de l'éducation nationale.
Aujourd'hui, l'enseignement du japonais dans le secondaire est assuré par quatre-vingt-dix enseignants dont les profils sont très différents : une vingtaine sont agrégés ou certifiés et les soixante-dix autres sont des vacataires ou des contractuels, souvent sans formation pédagogique ni connaissance du système éducatif français et de ses exigences. La création du CAPES devait répondre à cette situation et garantir un enseignement de qualité, le CAPES restant complémentaire de l'agrégation.
Pourtant, les concours de recrutement des enseignants de japonais sont dans une situation dramatique. Cette année, le ministère de l'enseignement supérieur a décidé de ne pas ouvrir le concours de l'agrégation externe de japonais. Or, les professeurs agrégés du secondaire concourent avec le ministère à la qualité de l'enseignement. Pour le CAPES, les postes ouverts sont passés de trois en 2017 à un seul en 2018.
Ainsi, alors même que la demande des élèves est forte et que l'offre existante d'enseignement de japonais est insuffisante, il n'y aura cette année qu'un seul poste d'enseignant de japonais ouvert. C'est largement en deçà des attentes des élèves, des enseignants et même de l'ambassade du Japon en France pour ce qui concerne les relations académiques entre nos deux pays.
Madame la secrétaire d'État, comment maintenir un apprentissage de qualité pour nos collégiens et nos lycéens, dont la demande est toujours plus forte, alors que nous manquons d'enseignants formés et pédagogues et que les ouvertures de postes aux concours sont incertaines, poussant les aspirants professeurs de japonais à fuir l'enseignement ?