Monsieur le député, je réponds à la place d'Annick Girardin, ministre des outre-mer, qui aurait aimé être ici ce matin mais qui n'a malheureusement pas pu.
Je ne vous apprendrai rien en rappelant que la pauvreté est mesurée par l'INSEE en fonction du revenu médian, ni que le seuil de pauvreté se situe à 60 % de la médiane des niveaux de vie des ménages.
Dans les départements et régions d'outre-mer – DROM – , à l'exception de la Réunion, les seuils de pauvreté sont établis en fonction des revenus calculés localement. Ces indicateurs présentent un intérêt statistique, car ils permettent de mesurer les évolutions dans le temps, mais il est vrai qu'ils ont pour défaut de minorer le niveau de pauvreté des DROM par rapport à la métropole.
Un travail est donc en cours à l'INSEE pour élaborer des taux de pauvreté dans les DROM en se référant au seuil de pauvreté national. Cela suppose de renforcer la fiabilité des données sur les revenus des ménages – non seulement les revenus déclarés mais aussi les revenus disponibles après redistribution.
Les résultats ont été publiés en septembre 2017 pour la Martinique et La Réunion, sur la base des enquêtes menées en 2014 : le taux de pauvreté calculé à partir du seuil national est ainsi de 40 % à La Réunion et de 32,1 % en Martinique, contre un chiffre de 19,8 % si l'on se réfère au taux de pauvreté local.
Une enquête menée cette année en Guadeloupe devrait permettre de connaître avec précision, au plus tard en 2020 ou 2021, le taux de pauvreté. Pour ce qui est de la Guyane et de Mayotte, la fiabilité des données du fichier localisé social et fiscal n'est pas encore suffisante mais des progrès sont attendus dans les prochaines enquêtes.
Je vous assure donc, monsieur le député, au nom de la ministre des outre-mer, Annick Girardin, que nous resterons attentifs à ce sujet.