Intervention de Louis-Georges Soler

Réunion du jeudi 31 mai 2018 à 9h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Louis-Georges Soler, directeur de recherche dans l'unité alimentation et sciences sociales (ALISS) :

Je vais tâcher de répondre en partant de la consommation. Nous avons en effet travaillé sur la consommation de produits bio à partir de données sur les achats alimentaires, ainsi que sur l'étude de cohorte NutriNet en partenariat avec nos collègues épidémiologistes et nutritionnistes.

Si l'on classe l'ensemble des individus de la population en prenant pour gradient la proportion de bio dans leur alimentation, on peut faire plusieurs constats. Tout d'abord, l'engagement dans la consommation bio est corrélé avec une modification du régime alimentaire : les personnes qui achètent des produits bio consomment davantage de fruits et de légumes, mangent moins de viande et de charcuterie, consomment moins d'alcool et de plats transformés. On constate donc une modification simultanée du degré d'engagement dans la consommation bio et du régime alimentaire. Par conséquent, il est très difficile de poser la question du bio sans poser en même temps celle des régimes alimentaires pour plusieurs raisons. La première raison est économique : quand on balaye ce gradient, le coût de l'alimentation augmente d'environ 15 % entre ceux qui ne consomment aucun produit bio et le quintile formé par ceux qui en consomment le plus. Ainsi, s'engager dans le bio augmente les dépenses alimentaires. Toutefois, si l'on ne tenait compte que de l'effet direct de l'achat de produits bio, cette augmentation serait de 25 %. Le fait que l'on modifie également le régime alimentaire réduit donc le surcoût associé à l'engagement dans la consommation de produits bio.

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