Intervention de Fabrice Pierre

Réunion du jeudi 31 mai 2018 à 9h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Fabrice Pierre, directeur de recherche et directeur d'unité adjoint de l'unité de recherche en toxicologie alimentaire (TOXALIM) :

Je pense effectivement qu'il est indispensable de comprendre les mécanismes pour prévenir les risques établis. Pour cela, il faut associer des approches épidémiologiques qui établissent des corrélations et non des relations de causalité avec des études expérimentales sur des modèles animaux ou cellulaires qui, elles, permettront d'établir des relations de causalité. En effet, pour établir des relations de causalité, il faut intervenir et non pas simplement observer.

Ainsi, l'association systématique entre l'unité de Mathilde Touvier de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) et l'unité TOXALIM, et plus particulièrement avec mon équipe, permet de combiner approches épidémiologique et expérimentale.

Par ailleurs, une équipe de TOXALIM a travaillé très récemment sur les SDHI, en collaboration avec l'équipe de chercheurs de l'INSERM et du CNRS que vous avez citée. Pourquoi ne pas nous y être intéressés avant ? Ce produit ne faisait pas l'objet d'alertes particulières, or la question du choix des molécules, des contaminants, des additifs sur lesquels s'investir dans un travail de recherche est vraiment une question importante. Ainsi, dans les projets menés par l'INRA, tels que le projet EuroMix, il est nécessaire de définir qualitativement et quantitativement les molécules auxquelles on est exposées et qui sont les plus associées au risque, ce qui implique de conduire des études ciblées sur une molécule.

Il est désormais nécessaire d'étudier les cocktails de molécules. Là aussi, l'association entre épidémiologie et observations expérimentales est déterminante. Les études d'observation qui analysent les contaminants dans les aliments ou l'exposition de la population permettent de définir les « cocktails » de molécules sur lesquelles il faut s'investir. Au niveau expérimental, nous travaillons donc sur des molécules telles que le SDHI, mais nous développons également une approche plus globale, plus représentative de l'exposition sous forme de mélange de molécules à de faibles doses.

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