Peut-être n'ai-je pas été clair, mais non, le processus n'est pas inverse. Avant la mise sur le marché, le demandeur doit fournir des études métaboliques, des études de génotoxicité, de reprotoxicité et de cancérogénicité. Ce dossier existe donc avant la mise en marché et il est avéré. Toutefois, pour beaucoup de molécules, ces données remontent aux années 1970 à 1990 ; or à cette époque, certains phénomènes comme la fraction nanoparticulaire – pour reprendre un cas que je connais bien – n'étaient pas du tout connus ; c'est pour cela que l'on procède à une réévaluation. Donc ces dossiers existent, mais les outils utilisés pour fournir ces données n'étaient pas les mêmes.
Encore une fois, il est indispensable d'établir des priorités en ce qui concerne les familles de molécules à étudier, parce que les combinaisons sont infinies ! Il faut également perfectionner les modèles mathématiques pour améliorer les prédictions. On ne pourra pas répondre avec un coup de baguette magique à vos attentes ! Il faut donc choisir où l'on investit, sur la base d'études qui permettent de mieux comprendre l'exposome. Il est vrai que l'INRA a également pour objectif de proposer de nouveaux outils et de nouvelles approches pour l'évaluation qui ne soient pas basées seulement sur l'in vivo pour répondre au plus vite et au mieux aux nouveaux risques. Cependant cette démarche est en cours d'élaboration.