Je pense que l'on peut prévenir les mauvaises situations, mais aussi renforcer les bonnes. Ce pourrait être un objectif prioritaire. On parle de la reconnaissance de la pathologie, mais il faut aussi reconnaître la qualité du travail accompli. On a tous besoin que l'on reconnaisse la qualité de ce que l'on fait. De la même façon, on a tous besoin, pour notre santé psychique, de se sentir appartenir à une équipe, à une firme, etc. Il y a quelques dizaines d'années, on disait souvent que les ouvriers de chez Ford étaient fiers des voitures qu'ils produisaient et que, lorsqu'ils quittaient leur travail, ils faisaient le tour par le parking pour aller voir les nouveaux modèles qui étaient sortis. Il faut que les gens retrouvent la fierté de leur travail, de la qualité du travail et de la qualité du collectif de travail. On ne peut pas être en bonne santé psychique seul, dans un collectif qui serait complètement délabré.
J'ajoute que le premier des modes de reconnaissance du travail accompli reste le salaire, et un bon salaire. On ne peut pas se sentir reconnu à son travail si on se sent mal payé.