Je n'ai pas dit « bas salaire » ni « salaire élevé ». J'entendais par « bon salaire » un salaire qui correspond au besoin de reconnaissance du salarié. On a tendance à critiquer les revendications salariales, mais il ne faut pas dévaloriser ce mode de reconnaissance que représente le salaire. Et je trouve paradoxal de formuler de telles critiques, alors même que certains salaires atteignent des sommets. Il faudrait se mettre d'accord là-dessus. Si l'on veut envoyer un message à la société tout entière, c'est aussi celui-là.
Il en est de même de la reconnaissance des organisations syndicales. On ne peut pas, d'un côté, dire que les salariés ont besoin d'un collectif et, de l'autre, dénigrer les organisations syndicales chaque fois qu'on en a l'occasion. Je ne prétends pas qu'on ne puisse pas les dénigrer, mais il faut trouver un équilibre : ou elles ont un rôle, ou elles n'en ont pas. Si elles en ont un, il faut le reconnaître et le valoriser. Cela valorise en outre le sentiment de solidarité humaine, et on a bien besoin de solidarité humaine quand tout se délite dans la société. Il n'est pas besoin d'être psychologue pour le sentir.