Nous faisons également face à une autre problématique, celle de salariés refusant que l'on déclare leur accident. Certains ont peur de ne plus pouvoir travailler ; d'autres nous demandent de reprendre le travail alors même qu'ils sont encore en arrêt. Bien évidemment, notre politique est que 100 % des accidents du travail doivent être déclarés. Ceci fait partie de la formation préalable à l'intégration des permanents dans notre réseau. Tout accident doit être déclaré. Une difficulté réside toutefois dans le fait qu'il arrive que les entreprises utilisatrices ne nous donnent pas toutes les informations nécessaires. Il est parfois très difficile de récupérer la déclaration préalable. Nous faisons avec les déclarations et témoignages fournis par le salarié, essayons d'avoir au moins un contact téléphonique avec l'entreprise utilisatrice pour déterminer les conditions de l'accident, mais il nous est parfois difficile de connaître tous les tenants et aboutissants.
Nous subissons par ailleurs, effectivement, la pression des entreprises utilisatrices. J'ai en mémoire un accident du travail très grave dont a été victime un intérimaire de l'une de nos agences du Gard. L'entreprise utilisatrice était une grosse société, intervenant dans le secteur du bâtiment. Les caractéristiques de poste n'identifiaient pas précisément l'utilisation d'une disqueuse thermique et le contrat de mise à disposition concernait la délégation d'un manutentionnaire. Or l'intérimaire s'est trouvé en situation de devoir manipuler une disqueuse thermique qui s'est enrayée et lui a coupé une partie du bras. L'entreprise utilisatrice a alors tenté de faire pression sur l'agence pour faire modifier le contrat de mission et transformer les caractéristiques de poste afin d'y inclure le fait que le salarié devait être habilité à manipuler ce type d'outil. Bien évidemment, nous avons refusé. Aujourd'hui, ce salarié a repris le travail. Mais ce type de pression existe.