Au plan épidémiologique, ce que nous constatons aujourd'hui est le reflet d'expositions remontant à trente ou quarante ans.
Concernant le burn-out, j'ai personnellement le sentiment qu'il pourrait parfaitement faire l'objet d'un tableau de maladie professionnelle. Il est vrai que le diagnostic en est difficile et inclut de nombreuses composantes. Il me semble toutefois que nous commençons à disposer de descriptions assez précises et qu'il existe un certain consensus au sein de la communauté scientifique pour reconnaître l'entité que représente le burn-out. Une autre difficulté, parfois évoquée à ce propos, concerne le fait que le burn-out est multifactoriel et ne fait pas entrer en jeu uniquement des facteurs de risques professionnels, mais aussi des éléments de vie privée, l'environnement général et domestique dans lequel évolue la personne, son mode de vie etc. On pourrait toutefois dire la même chose de toutes les maladies professionnelles, à l'exception peut-être du mésothéliome : toutes résultent soit de facteurs de risques multiples, soit d'un même facteur de risque mais dont les expositions proviennent de sources différentes. Évidemment, il peut être difficile, dans le cas du burn-out notamment, de définir les parts attribuables respectivement à la source professionnelle et à la sphère privée. Ce problème se pose toutefois dans de nombreux tableaux de maladies professionnelles. Je pense par conséquent qu'il n'existe pas, de ce point de vue, d'obstacle à une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle.