Pascal Empereur-Bissonnet vient de vous faire part de son opinion personnelle. Notre métier est d'apprécier la part d'un certain nombre de syndromes, en l'occurrence l'épuisement professionnel, dans les professions – la reconnaissance dépend de commissions ad hoc. Il est vrai que nous n'avions pas, jusqu'à une époque assez récente, d'indicateurs nous permettant de mesurer le syndrome d'épuisement professionnel. Le fait d'avoir mis en place l'enquête de maladies à caractère professionnel, régulière, par quinzaine, par laquelle les médecins du travail volontaires nous indiquent les maladies rencontrées chez les travailleurs qu'ils suivent et dont ils pensent qu'elles pourraient avoir une origine professionnelle – avec toutes les limites que ceci peut revêtir, puisqu'il ne s'agit pas de diagnostic, mais de syndromes, et que le lien avec le travail relève de la présomption et non de la certitude –, nous permet de montrer d'une part que le syndrome d'épuisement professionnel est une réalité en entreprise, variable selon les secteurs d'activité, d'autre part qu'il est en croissance. Ceci est donc de nature à générer un certain degré d'inquiétude. Notre métier est de mesurer le phénomène, de l'apprécier, d'en faire part aux médecins du travail, au ministère de la santé et à l'assurance maladie, afin que de permettre que des suites y soient données. Le burn-out représente en effet aujourd'hui 3 % à 4 % sur l'ensemble des données des travailleurs, tous secteurs d'activité confondus. C'est loin d'être négligeable et représente la deuxième maladie à caractère professionnelle citée, après les TMS.