Il s'agit indéniablement d'une voie de progrès. Ce sujet appelle celui de l'interdisciplinarité. Notre direction possède par exemple une unité dirigée par une toxicologue, en la personne de Mme El Yamani. Elle compte également des hygiénistes industriels et des ingénieurs agronomes, dont les compétences sont extrêmement utiles lorsqu'il s'agit par exemple de reconstituer l'historique d'usage de pesticides sur une culture donnée. Il faut toutefois reconnaître que les disciplines relevant des sciences humaines et sociales, qui permettent de comprendre les déterminants, sont encore peu représentées. Quelques avancées sont néanmoins à souligner au sein de notre direction, qui a accueilli par exemple un thésard en sociologie de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) : il a effectué un travail sur le suicide des agriculteurs, sujet sensible dans lequel interviennent notamment des facteurs de risques professionnels, mais aussi certainement des composantes de la vie privée. Comprendre l'intrication entre les différents champs et la manière dont elle peut conduire à un acte fatal réclame des systèmes d'information assez fins, qui nous éloignent des pratiques d'exploitation des grandes bases de données telles que le SNDS, très utiles par ailleurs, mais limitées en termes de caractères explicatifs fins des comportements des personnes, permettant d'expliquer leur état de santé.