Le décalage entre les normes se justifie par le scénario d'exposition et la population prise en compte. En effet, comme Pascal Empereur-Bissonnet vient de l'indiquer, la population des travailleurs est homogène : elle est composée d'adultes, ne présentant a priori pas de maladies chroniques, et ne compte ni enfants, ni personnes âgées.
Le scénario d'exposition est également différent, puisque les travailleurs sont présents huit heures par jour, cinq jours par semaine et environ 42 semaines par an, alors que les populations alentour sont exposées aux polluants 24 heures sur 24.
Les travailleurs se voient par ailleurs offrir en principe des moyens de protection, d'abord collectifs – par exemple l'aspiration à la source de la substance –, puis individuels s'il n'est pas possible de procéder autrement – gants, combinaisons, etc. –, que la population générale n'a pas à sa disposition.
Il convient en outre de souligner que les valeurs limites d'exposition des travailleurs sont le fruit d'une négociation. Il s'agit certes à la base de valeurs sanitaires, produites par l'ANSES, mais qui dépendent finalement d'une négociation sociale menée dans le cadre du COCT.