Le code du travail précise clairement que, dans les neuf principes généraux, priorité doit être donnée aux protections collectives ; or les entreprises donnent plutôt la priorité aux EPI et très peu de débats ont lieu sur les protections collectives. En effet, un tel débat pose la question de l'organisation du travail, de la polyvalence, des cadences, etc., sujets éminemment complexes. On ne peut demander aux représentants du personnel de jouer pleinement leur rôle sans renforcer leur pouvoir d'action dans ces domaines.
À l'heure où l'autorégulation en matière alimentaire a montré ses failles, peut-on croire qu'il en sera autrement pour la santé au travail, au vu des enjeux économiques concernés ? Non. C'est, certes, un problème de diagnostic, mais surtout un problème de traduction dans les faits et d'effectivité d'un ensemble de dispositifs – suspension, droit de veto – qui font qu'une autorité peut assurer un contrôle. Nous avons très peu parlé d'un certain acteur, l'inspection du travail. Voilà qui est révélateur de son absence.