Nous avons eu le plaisir de collaborer une fois avec le GISCOP 93 et je peux vous confirmer que ses méthodes sont transposables.
Quand il y a un suicide sur le lieu de travail, nous intervenons souvent à la demande des CHSCT. Il ne s'agit pas pour nous d'identifier les causes du suicide – question intime qui appartient à la personne qui a choisi de mettre fin à ses jours –, ni même d'établir une responsabilité ou de déterminer s'il s'agit ou non d'un accident du travail. Consciemment ou inconsciemment, nous nous inspirons des méthodes du GISCOP en reconstituant le parcours d'exposition aux risques psychosociaux sur une longue durée, allant jusqu'à trente ans, et en recherchant d'éventuelles pluriexpositions. J'ai souvent constaté qu'une exposition ancienne à des situations traumatisantes pouvait susciter, dix, quinze, voire vingt ans plus tard la peur d'endurer à nouveau des souffrances extrêmes et de ne pas arriver à les supporter même si l'événement déclencheur paraît moins grave. C'est comme une cicatrice qui se rouvrirait. Et l'on peut tout à fait arriver à la conclusion qu'il n'y a aucun lien avec le travail, comme pour les cancers. L'usage d'une méthode ne préjuge pas des conclusions.