Intervention de Ericka Bareigts

Séance en hémicycle du mardi 12 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEricka Bareigts :

Cet amendement peut nous réunir tant son sujet nous concerne tous. Le compte personnel de formation est censé bénéficier à tous les actifs de ce pays. Pourtant, une catégorie de travailleurs demeure qui, malgré son activité professionnelle, n'accumule aucune heure au titre du CPF. Je veux parler des personnes en détention.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le travail pénitentiaire ne permet pas d'abonder le CPF des détenus, alors que le niveau de qualification initiale des personnes en détention est souvent faible – 75 % des détenus ont un niveau d'études inférieur ou égal au CAP.

Étonnant aussi, car nous savons que notre système carcéral échoue dramatiquement à prévenir la récidive. Or l'accès à la formation professionnelle est essentiel pour rompre avec le schéma de la récidive que nous connaissons.

Dans son étude parue en février 2018, Travail en prison : préparer (vraiment) l'après, l'Institut Montaigne indique que pour préparer vraiment l'après, il est nécessaire de concevoir les formations avec l'objectif de faciliter la transition « dedans-dehors » : le travailleur détenu « ne peut accumuler aucune heure au titre du CPF, qui aurait pu l'aider à se projeter et à financer une formation qualifiante à la sortie ».

C'est pourquoi il est proposé, par cet amendement, que les travailleurs détenus, qui ne bénéficient pas du statut de salariés, puissent néanmoins accumuler les heures au titre du CPF.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.