L'article 3 vise à renforcer le conseil en évolution professionnelle – CEP. Créé en 2014, il s'agit d'un outil majeur au service de l'employabilité et de la qualification des salariés. Ce dispositif d'accompagnement gratuit est proposé à quiconque souhaite faire le point sur sa situation professionnelle et ses compétences, ainsi que sur son projet professionnel et sur les formations requises pour réussir sa mise en oeuvre.
Depuis quelques années, notre pays, comme tous les pays de l'OCDE, vit une transformation profonde de la société, caractérisée par la globalisation des marchés, l'intelligence artificielle, la robotique et le développement durable. Nous devons relever ces défis, qui ressortissent à l'entrée dans l'économie de la connaissance. L'enjeu, pour notre pays, est triple : investir massivement dans la formation et les compétences ; donner à chacun la liberté de choisir son parcours professionnel et la capacité de le construire ; et bien sûr protéger les plus vulnérables contre l'obsolescence des compétences.
Au début des années 1970, la France a innové en adoptant la loi portant organisation de la formation professionnelle continue dans le cadre de l'éducation permanente, dite loi Delors, et en instituant un système de formation moderne, performant, innovant et en avance sur celui des autres pays européens. Aujourd'hui, nous devons adapter notre système de formation aux enjeux de notre temps.
Le CEP est un véritable levier pour accompagner les transitions professionnelles, mais il est encore trop peu connu du grand public, même si sa montée en charge est significative. En effet, le nombre de ses bénéficiaires a été multiplié par deux entre 2015 et 2016, dépassant 1,5 million de personnes – mais le nombre potentiel de ses bénéficiaires avoisine 29 millions d'actifs… Certes, la trajectoire d'évolution est importante, mais ce n'est pas assez.
Un conseil en évolution professionnelle de qualité signifie d'une part la sécurisation des parcours professionnels, garantie d'une insertion ou d'une réinsertion plus durable et plus rapide dans l'emploi, et d'autre part la réduction potentielle du risque de chômage de longue durée, grâce à l'anticipation de l'adaptation ou du développement des compétences.
Le CEP doit être déployé le plus largement possible et porté par davantage d'acteurs. Le dispositif doit être mieux évalué, mieux suivi et piloté de façon plus stratégique. C'est ce que prévoit l'article 3.