Nous sommes tout même obligés de constater, madame la ministre, madame la rapporteure, que nous assistons à une vaste politique de recentralisation de la formation et, conséquemment, de l'orientation. Si tel n'était pas le cas, au minimum, vous laisseriez les régions piloter complètement les systèmes d'orientation.
La semaine dernière, madame la ministre, j'ai visité un CFA semi-rural dans le département de la Meuse, à Bar-le-Duc : le directeur, le président… tout le monde est vent debout contre cette réforme ! Vent debout ! Je n'en suis pas revenu !
Ils nous disent qu'aujourd'hui les choses sont certes un peu compliquées mais qu'ils parviennent à se mettre d'accord avec la région, qu'une grande région se met maintenant en place et que les stratégies sont pérennes. Et maintenant, ils vont avoir au minimum dix grandes branches professionnelles en face d'eux, et de nombreuses autres plus modestes. À qui devront-ils demander les travaux d'investissement ? À quelles branches ? Comment cela se passera-t-il ? Quand ils voudront s'engager dans une petite formation professionnelle, certaines grandes branches leur diront quoi choisir ! Et quand il faudra mutualiser le transport, les régions leur demanderont de ne pas les prendre pour des abruties ! On leur retire tout ce qui relève de la formation et de l'orientation, il ne faut psa leur demander de continuer à financer le transport !
Je vous répète que tout le monde est vent debout. Ce truc ne marchera pas ! Vous vous êtes juste mis dans la tête qu'il n'y avait pas d'autre issue, pas d'autre alternative que de tout recentraliser. Fichons la paix aux territoires, laissons-les s'organiser ! Fixons des grandes règles, et vous verrez que tout finira par bien fonctionner.
Vous voulez tout recentraliser. La formation est émiettée, alors il faut la recentraliser, et l'orientation dépend de la formation, donc il faut la recentraliser aussi. C'est évident comme le nez au milieu de la figure !