Les articles 7 et 8 tendent à faciliter l'accès à la formation et à simplifier celle-ci. À mon sens, la première chose à simplifier est la matière. Pour avoir passé quelque temps au ministère de la formation professionnelle et de l'apprentissage, je puis témoigner que je n'ai jamais rencontré de matière aussi compliquée. Face à tant d'acronymes, il est très difficile pour quelqu'un de comprendre ce qu'il peut faire, ce à quoi il a droit, quels outils il peut utiliser pour se former.
Or l'objectif est bien de permettre à nos concitoyens, dans un parcours de vie, de se former et d'accéder à un emploi. Pour moi, l'employabilité n'est pas un gros mot : on peut être au service de nos concitoyens et employable dans le service public.
Chaque année, la France investit 32 milliards d'euros dans la formation professionnelle. On dénombre dans notre pays plus de 75 000 organismes de formation qui ont déclaré une activité en 2016. Dans nos sociétés qui vont toujours plus vite, on aime à désigner les choses par des acronymes au risque d'y perdre son latin. Ceux-ci sont légion dans la formation professionnelle : OPCA – organisme paritaire collecteur agréé – , OCTA – organisme collecteur de la taxe d'apprentissage – , FPSPP – fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels – , ANI – accord national interprofessionnel – , COPANEF – conseil paritaire interprofessionnel national pour l'emploi et la formation – …
La matière est illisible. Comme l'a dit Robert Sabatier, gagner du temps n'est jamais qu'une autre manière d'en perdre. Je vous rejoins, madame la ministre, dans votre volonté de simplifier, mais simplifions surtout la matière qu'est la formation professionnelle, parce qu'elle en a grand besoin.