Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du jeudi 14 juin 2018 à 9h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Vous dites que la réglementation du travail des apprentis doit être assouplie pour faciliter potentiellement l'embauche. À cet égard, il serait intéressant de déterminer quelle proportion d'apprentis a été effectivement embauchée par l'entreprise dans laquelle ils ont été formés. Dans ma promotion de trente-cinq apprentis, nous avons été à peine cinq à être embauchés par l'entreprise au sein de laquelle nous avons, pendant deux ans, alterné une semaine au travail et une semaine sur les bancs du CFA. Vous devez absolument tenir compte de cette réalité.

Par ailleurs, l'entreprise ne s'investit pas toujours de la même manière. Non, l'apprenti n'est pas un salarié ; c'est un jeune en formation. Beaucoup d'entreprises considèrent, à tort, les apprentis comme des salariés, parfois serviles, les perçoivent comme de la main-d'oeuvre facile. À côté de cela – cela ne corrobore pas vos propos, tout au contraire – , des entreprises jouent formidablement le jeu de l'apprentissage. J'en ai bénéficié, avec des maîtres d'apprentissage, des managers, des supérieurs hiérarchiques qui vont jusqu'à éplucher les bulletins de notes et les appréciations des professeurs, qui reçoivent les professeurs dans les bureaux de l'entreprise. À cela, je dis oui, mille fois oui, mais pas à un apprentissage au service des desiderata de l'entreprise.

Pour nous, je vous l'accorde, l'apprentissage est sans doute moins à développer que l'enseignement professionnel. La formation des jeunes doit s'inscrire dans un cadre national. Or, à certains égards, votre texte, en remettant tous les pouvoirs entre les mains d'une branche, risque d'aboutir à une forme d'assignation à résidence dans les compétences propres des entreprises. Une nouvelle fois, vous l'aurez compris, si nous ne concevons pas l'apprentissage de la même manière, nous n'y sommes pas opposés. Nous disons qu'il faut l'entourer de nombreux garde-fous et, notamment, accorder les moyens aux maîtres d'apprentissage, aux tuteurs de vraiment s'investir. Les jeunes apprentis ne sont pas des salariés mais des jeunes en formation. C'est un point essentiel. Avant de faire les questions et les réponses, tâchez de vous renseigner, la prochaine fois !

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