Il importe que les régions conservent cette compétence, car elles exercent d'ores et déjà la compétence d'investissement dans les lycées, grâce à laquelle de nombreuses régions ont créé des plateaux techniques et des campus communs – ce que nous encouragerons, car c'est une bonne chose.
En outre, 250 millions d'euros seront attribués aux régions afin qu'elles puissent compléter leur politique d'aménagement des territoires. Ainsi, en sus du coût contrat, qui garantira 90 % du financement, elles pourront parcourir le dernier kilomètre, en quelque sorte, pour ouvrir un CFA rural. Bien entendu, la propagande selon laquelle 700 CFA seraient menacés de fermeture n'a ni queue ni tête, comme nous le prouverons avec des missions de terrain.
Enfin, j'insiste sur le fait que nous réussirons si chacun est dans son rôle, si les régions, les branches, les entreprises, les partenaires sociaux, l'État – en particulier le ministère de l'éducation nationale – jouent chacun leur rôle. Ce qui me donne confiance aujourd'hui, ce sont, par exemple, les propos tenus hier par un président de région, celui des Hauts-de-France, Xavier Bertrand : « Vous le savez toutes et tous, une loi va être votée, qui va confier le pilotage de l'apprentissage non plus aux régions mais au monde de l'entreprise et aux branches professionnelles » – c'était devant 400 personnes réunies pour les états généraux de l'apprentissage.
« D'habitude, un élu, quand on lui enlève ses compétences, est le premier à râler. [… ] Pourquoi je ne râle pas ? Parce que je pense que le nouveau système peut être plus efficace. [… ] En partant des besoins des entreprises et en confiant la responsabilité aux entreprises, [il] peut nous permettre d'avoir plus de jeunes en apprentissage, donc moins de jeunes au chômage, et d'avoir plus d'entreprises qui réussissent à pourvoir les emplois ». C'est un président de région qui le dit !