Je ne reviendrai pas sur l'AME, à propos de laquelle vous avez été très claire, madame la ministre. Votre action s'est massivement orientée vers les questions de prévention, ce dont nous pouvons nous féliciter.
Cependant, si notre système de santé doit mieux prévenir, il doit aussi mieux guérir. Je souhaiterais à ce titre vous interroger sur l'accès à certains médicaments. Les professionnels de santé, les industriels et les patients constatent en effet, ces dernières années, une forte dégradation des conditions d'accès aux médicaments innovants en France. L'année 2017 n'a pas échappé à cette tendance. La durée d'accès est en moyenne de 530 jours pour les médicaments ne faisant pas l'objet d'une autorisation temporaire d'utilisation, alors qu'elle devrait être de 180 jours au maximum selon la norme européenne. Les délais allongés de mise à disposition des médicaments pénalisent tous les acteurs : les patients tout d'abord, qui ne peuvent pas bénéficier des progrès de la science pour se soigner correctement ; le corps médical ensuite, qui ne peut pas proposer aux malades un traitement innovant adapté et existant ; les industriels enfin, qui, face aux contraintes administratives trop lourdes, craignent désormais d'investir dans la recherche et le développement. Aussi, madame la ministre, je souhaiterais avoir un éclairage sur la consommation des crédits alloués, sur votre diagnostic, sur les perspectives budgétaires et sur l'évaluation prospective liée à la mise à disposition de ces médicaments.