Votre présentation des activités de l'Agence de la biomédecine et votre implication, reconnue, plaident pour votre reconduction à la tête de cet organisme. Cela permettrait au travail de qualité qui a été engagé de se poursuivre.
Une des missions de l'Agence est de promouvoir le don d'organes afin de garantir à tous les malades un égal accès à la greffe sur l'ensemble du territoire. J'aimerais vous interroger sur la problématique du trafic d'organes humains à des fins de transplantation. C'est un enjeu majeur : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 10 % des transplantations ont lieu illégalement au plan international, pour un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros chaque année, ce qui place cette activité parmi les trafics criminels mondiaux de grande ampleur.
Nous sommes régulièrement saisis par les populations à risque, qui s'élèvent contre des pratiques persistantes de prélèvements forcés, notamment dans certains pays d'Asie. Il est très difficile d'agir pour faire cesser ces activités illégales. Plusieurs moyens existent, comme la sensibilisation des médecins qui prélèvent et transplantent, mais aussi l'action à l'égard des trafiquants. Certaines voix, au sein du monde associatif occidental, souhaitent par ailleurs que l'on mette un terme à l'accréditation des institutions de transplantation des pays asiatiques concernés tant que des garanties suffisantes n'auront pas été apportées quant à la fin des pratiques illégales.
Le monde occidental connaît une demande croissante d'organes, qui peine à être satisfaite. Nous nous trouvons donc devant une série de problèmes qui risquent de prendre de l'ampleur, notamment celui des risques sanitaires pour les populations transplantées illégalement. Quel rôle l'Agence de la biomédecine peut-elle jouer pour sécuriser médicalement l'existant et participer à la lutte contre ce trafic ?