Cet amendement s'appuie sur une proposition de loi déposée en janvier 2017, dont j'étais le premier signataire et qui portait sur ce que l'on appelle la sécurité emploi-formation.
L'approche, totalement différente de celle qui est développée dans le présent projet de loi, consiste à considérer qu'aujourd'hui, dans notre société, il devrait être possible de garantir dès l'entrée dans la vie active une sécurité de l'emploi, lequel pourrait alterner avec des périodes de formation.
Cette proposition s'appuie sur la valeur travail, c'est vrai, mais aussi sur les réalités de l'évolution de l'emploi. On estime ainsi que, dans quinze ans, 50 % des emplois existant actuellement auront changé. Ces transformations nécessitent des formations continuelles pour se remettre à niveau. De même, on dit qu'un jeune qui entre aujourd'hui dans la vie active exercera sept métiers différents. Je ne sais pas si ces chiffres sont justes ; on les trouve dans des études ; est-ce scientifique ? En tout cas, c'est quelque chose qu'on lit très souvent.
Nous estimons que la société devrait être à même d'offrir ces perspectives, de garantir un emploi tout au long de la vie active, jalonnée de périodes de formation qui vont se développer de plus en plus parce qu'elles sont rendues nécessaires par les évolutions des métiers, par cette formidable révolution technologique que nous sommes en train de vivre.
Je le répète, cette approche est totalement différente de celle qui transparaît trop souvent dans vos textes, madame la ministre, et qui consiste à confier au contrôle des chômeurs le soin de redresser la situation. Comme l'ont dit de nombreux orateurs, ce n'est pas le contrôle des chômeurs qui permettra d'y parvenir, mais, bien sûr, des créations d'emplois et, au-delà, la possibilité d'une adaptation continuelle aux emplois nouveaux.