Que le stock de matières radioactives issues des réacteurs nucléaires soit concentré dans des piscines non bunkérisées est une source d'inquiétudes qui d'ailleurs n'est pas nouvelle. Suite aux attentats contre les Twin Towers à New-York en 2001, la question s'est posée de savoir ce qui se produirait si un avion de même gabarit tombait sur les piscines de La Hague. La réflexion a peu évolué depuis sur le stockage. En outre, se pose l'aspect lié au traitement. Il s'agit de l'étape la plus polluante de toute l'industrie nucléaire française. Les rejets dans l'environnement sont des centaines de fois ce que l'on mesure ailleurs. Certains radio-éléments, comme l'iode 129 que l'on mesure à Gravelines, ne viennent pas de la centrale mais de l'usine de retraitement de La Hague. On trouve du tritium dans la Manche et dans la mer du Nord, à hauteur d'environ 10 becquerels par litre, l'essentiel venant de l'usine de La Hague qui est extrêmement polluante. Aux rejets radioactifs s'ajoutent des rejets chimiques. Cette usine manipule des matières radioactives qu'elle dissout. C'est, de fait, une installation à risques.