Intervention de David Boilley

Réunion du jeudi 31 mai 2018 à 16h30
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

David Boilley, président de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest :

Tout ce qui renforce le contrôle citoyen et la participation des populations est, selon moi, positif. Je ne puis qu'être favorable à un renforcement du pouvoir des CLI et de leur rôle. Si une réflexion devait être engagée sur les PPI ou l'information, les CLI auront un rôle clé à jouer. L'ANCCLI a créé un groupe post-accident, elle réfléchit même à la création d'une CLI post-accident afin de déterminer le type de structures de concertation une fois que la pollution est là et la façon de la gérer à long terme. Peut-être le terme de CLI n'est-il pas approprié s'agissant de la situation post-accident, dans la mesure où les acteurs ne seront pas les mêmes. L'ANCCLI réfléchit aussi sur le sujet. C'est dire qu'un travail de réflexion est mené au sein de l'ANCCLI avec la volonté de mutualiser les expériences. Je pense qu'il y a tout à y gagner.

Si l'on revient aux expériences internationales, depuis l'accident à la centrale nucléaire de Three Mile Island, les États-Unis ont des PPI un peu plus élaborés que les nôtres. Ils imposent de vérifier régulièrement le niveau d'information des populations sous forme de sondages. L'équivalent de la Cour des comptes en France, le Government Accountability Office, a publié un rapport. Il estimait que le PPI américain informait plutôt bien les populations ; toutefois, dès qu'il dépassait la frontière du PPI, les personnes n'étaient plus informées.

La Belgique réalise des campagnes. Je me souviens qu'elle a lancé une campagne d'information sur les accidents et les distributions d'iode. La catastrophe de Fukushima est intervenue un mois avant la diffusion de la publicité, ce qui a donné plus de crédibilité à celle-ci. Le spot télévisé était très humoristique et le site a été largement consulté.

Au Canada, certains sites, qui ne se limitent d'ailleurs pas aux risques nucléaires, sont bien faits. On y trouve les explications pour préparer chez soi le kit à utiliser en cas de catastrophe et de petites plaquettes expliquant aux enfants ce qu'ils doivent faire s'ils sont seuls à la maison et entendent la sirène. Tous les risques, d'une manière générale, sont traités. Pour les Canadiens, cela peut être une tempête de neige…

Une approche globale des différents risques s'adossant à une information sur les différents risques possibles est retenue. Certaines personnes, par exemple, pensent que la centrale est éloignée et estiment que le risque principal réside dans l'usine « Seveso » située à proximité de leur domicile, ce qui les inquiète davantage. Les réflexes de mise à l'abri sont identiques.

Une telle démarche d'information des populations serait utile. Elle s'appuierait sur un site internet dédié, la description d'un kit et de bandes dessinées pour les enfants, que j'ai trouvées pertinentes au Canada.

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