Elle est paresseuse, car elle évite de se pencher sur des questions autrement plus graves telles que l'état des chaussés et des ouvrages d'art ou la multiplication des camions sur les routes, laquelle trouve son origine dans l'abandon du fret ferroviaire, et plus généralement de toute ambition en matière de complémentarité des modes de transports.
La fermeture prévisible des petites lignes ferroviaires aggravera le recours de nos concitoyens à l'automobile, avec les surcoûts et les risques accrus d'accident qui en résulteront. Faute d'une politique des transports cohérente, plus favorable aux alternatives au tout routier, vous vous trouvez, madame la ministre, dans la situation des créatures chères à Bossuet, « qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes », en l'espèce la progression du nombre de morts et de blessés sur nos routes.