Je pense que vous avez soulevé un problème majeur. Les TMS représentent une part très importante des maladies professionnelles : vous avez cité le taux de 87 %, qui correspond tout à fait à la réalité médicale. À partir du moment où on a une maladie professionnelle telle qu'une lombosciatique à cause d'une hernie discale, c'est définitif. Le coût est aussi humain, et il pèse pour tout le reste de la vie. Vous avez évoqué la prévention secondaire, qui intervient une fois qu'un événement a déjà eu lieu, mais il faut veiller à entrer dans une démarche de prévention primaire.
Je suis intéressé par votre vision d'acteur de terrain : comment pourrait-on améliorer encore la prise en considération de ces enjeux, de la part des entreprises et des CARSAT, afin qu'il y ait plus de diagnostics, donc de solutions ? Comment améliorer la connaissance que les acteurs concernés peuvent avoir de structures telles que la vôtre ?
Par ailleurs, quelle est votre vision du fonctionnement actuel du bonus-malus AT-MP, qui pourrait peut-être privilégier un peu plus la prévention primaire et donner aux entreprises l'envie d'investir dans des démarches vertueuses ? De telles démarches permettent d'améliorer la productivité, mais aussi d'avoir, comme vous l'avez souligné, des salariés de qualité, formés, qui restent à leur poste et qui peuvent éviter de souffrir d'une sciatique au cours leur carrière – et après. Le coordonnateur de l'Association médicale pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME), que nous avons auditionné hier, a mis en évidence le fait que le système actuel de bonus-malus n'est peut-être pas aussi efficient que ce que l'on pourrait souhaiter, en particulier pour la prévention. Sur quelles pistes pourrait-on travailler ?