Oui et je voudrais ajouter des éléments à sa charge. Cette société a délocalisé en Suisse et au Luxembourg tous ses actifs, a acheté des usines en Espagne pour délocaliser la main-d'oeuvre et a changé de nom après l'accident du 25 juin 2011. Le taux d'absentéisme est de plus 10 %, le taux de vétusté de 92 % ; c'est Zola.
Cette entreprise a connu son apogée dans les années 1960, avec 800 salariés. Elle n'en compte plus que 200, 50 salariés ayant encore été licenciés l'année dernière. Il est dit d'elle dans la région que c'est une boîte qui ne respecte ni les morts ni les vivants. Elle s'est adjoint les services d'une société de communication de Lyon pour porter sa parole et nous avons vécu des événements d'un cynisme incroyable.
En 2015, alors que, comme chaque année, la section CGT de l'entreprise déposait une gerbe de fleurs en mémoire de Jacques et de Damien, l'entreprise a distribué aux salariés cette petite carte sur laquelle est écrit « CastMétal Feurs, vous trouverez à l'intérieur le responsable de votre sécurité ». Quand on ouvre la carte, on est face à un miroir. Voilà la violence et le cynisme dont cette société est capable. Mais les collègues de Jacques et Damien, comme les familles durant les sept ans de procédure, ont gardé leur sang-froid et n'ont jamais employé de termes qui auraient pu coûter cher – un piège que nous avons toujours su éviter.