Intervention de Joseph Garet

Réunion du mercredi 13 juin 2018 à 14h10
Commission d'enquête sur les maladies et pathologies professionnelles dans l'industrie risques chimiques, psychosociaux ou physiques et les moyens à déployer pour leur élimination

Joseph Garet :

Je voudrais appuyer les propos de Jean-Luc, car sans un collectif, les familles n'arrivent à rien. Pour tenir dans le temps, du fait des renvois et des appels, un soutien à toute épreuve est indispensable. Nous devons pouvoir réagir à chaque coup de la partie adverse, sans connaître l'issue de la procédure.

Durant le procès, les familles revivent des moments douloureux, avec la présentation d'images difficiles à regarder ; c'est humainement insupportable. On se demande comment elles arrivent à rester debout. Les mères doivent continuer à vivre, à élever les enfants, sans savoir si elles obtiendront gain de cause, à savoir une condamnation. En tout cas, le retour de l'être aimé ne se produira pas.

Comment, aujourd'hui, faire en sorte que de tels drames ne se reproduisent plus ? Nous n'avons pas de chiffres, il serait pourtant intéressant d'effectuer une enquête sur cette entreprise, notamment pour savoir combien elle coûte à l'État à travers les arrêts de travail, les invalidités, les dépressions, les maladies, les opérations, etc. C'est un coût qui n'est pas pris en considération.

Jean-Luc l'a dit et répété, mais c'est bien grâce au collectif, qui a été moteur et qui a su s'imposer une ligne de conduite, que la procédure a abouti. Et nous pouvons nous en féliciter.

Je vous remercie sincèrement de nous accueillir aujourd'hui, car nous souhaitons qu'un changement s'opère pour que plus jamais un tel drame ne se produise. Un accident peut arriver, mais la récidive est intolérable. Et un accompagnement humain doit être prévu pour les familles.

Je suis le trésorier du collectif, il est indispensable que les familles puissent se pourvoir en justice sans avoir à avancer de grosses sommes. Nous sommes les témoins qu'un appel à la solidarité fonctionne.

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