Intervention de Jean-François Dumas

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 8h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Jean-François Dumas, secrétaire général de l'Ordre national des masseurs-kinésithérapeutes :

Avant d'aborder les mesures incitatives, je rappelle que ces mesures de régulation ne concernent bien évidemment que l'exercice conventionné, alors que le premier désert, c'est l'hôpital. Nous avons établi un système cloisonné et n'avons défini aucune mesure pour réguler la pratique salariée, alors que tout est lié. Tout cela n'a pas de sens. De plus, le conventionnement des professionnels dans les zones très surdotées va être interdit. Ils s'installeront donc dans les zones moyennement dotées. Qu'est-ce qui les poussera à s'installer dans des zones très sous-dotées ? Les incitations sont totalement insuffisantes.

Pour diverses raisons socio-économiques, les kinésithérapeutes font des études supérieures, comme les médecins. Leurs conjoints ont fait des études supérieures. Dans un bassin de vie où le tissu économique est détruit, il n'y a pas d'emploi pour les cadres, il n'y a pas d'emploi pour des jeunes qui ont fait des études supérieures. Nous obligeons les professionnels à s'installer dans ces zones-là, avec des mesures qui ne sont pas suffisamment incitatives. Les parents calculent le coût de la vie d'un enfant qui va faire des études supérieures. Par exemple, pour moi qui habite en Normandie, il faudra un appartement à Caen ou à Paris pour le premier enfant, un appartement à Rouen pour le second, etc. Tout cela entre en compte, si bien que les mesures qui sont proposées pour les kinésithérapeutes sont largement insuffisantes. Quand les jeunes font ce calcul…

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