Je ne veux pas mettre ma profession en avant, mais les infirmiers ont comme prérogative la prévention. Notre formation est axée sur la prévention, et la qualité des soins délivrés par les infirmiers n'est plus à démontrer. Tout se joue à l'école. Nous devons concentrer nos efforts sur l'éducation. Les infirmiers doivent être en contact avec les enfants et les jeunes. Il y a quelques années, nous donnions encore des brosses à dents dans les écoles. Nous l'avons oublié. Nous devons placer dans les écoles des professionnels de santé de premier recours, qui vont parler aux enfants. Le diabète de type 2 existe par manque d'hygiène et à cause d'une mauvaise alimentation. Un professionnel de santé doit être au plus près des enfants, au quotidien, pour renforcer les messages de prévention. Tout se joue très tôt.
Voyez la santé au travail ! Il s'agit bien de consultations, alors que le terme de consultation n'apparaît pas dans le texte, parce que cela froisse certains lobbies et certains corporatismes. L'on nous a dit que cela allait ouvrir droit au paiement à l'acte. Or, la ministre l'a dit à plusieurs reprises, elle n'envisage pas une logique de paiement à l'acte, mais une logique de parcours, et donc le paiement de la soulte. Nous devons faire évoluer le modèle, mais certains lobbies l'empêchent.
Revenons à la simplicité. Donnons du sens là où c'est nécessaire, dès la petite enfance. Si les gens ne comprennent pas l'étiquetage alimentaire, que soutient actuellement votre collègue Olivier Véran, que des médiateurs l'expliquent : il nous faut du bon sens et des infirmiers.
Il nous faut aborder un autre sujet, qui est très polémique – je ne suis pas là pour dire les choses qui font plaisir. A-t-on forcément besoin du recours médical en première intention ? Ce modèle-là n'a-t-il pas vécu ? Je pose cette question, mais je n'ai pas la réponse. On dira que je fais du corporatisme, ce qui est peut-être de mauvais aloi ici. Le premier recours doit-il revenir au médecin pour l'accès aux soins ?