Intervention de éric Prou

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 8h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

éric Prou, président de l'Ordre des pédicures-podologues :

Pour ce qui est de notre profession, voici quelques chiffres : 9 500 podologues en 2006, 13 200 aujourd'hui. Il existe un surplus de podologues, puisque, ces dernières années, 8 % des jeunes diplômés n'exercent jamais, ne s'inscrivent pas au tableau de l'Ordre et partent vers d'autres formations. Il n'y a pas de problème d'attractivité. Depuis deux ans, les instituts qui recrutent par concours ont certes du mal à recruter des candidats. Ce sont les conseils régionaux qui donnent les agréments pour l'ouverture d'un institut. Nous en avons ouvert beaucoup trop. Nous sommes une profession jeune, qui connaît peu de départs en retraite – cela viendra en 2025.

Cette compétence dévolue aux conseillers régionaux constitue un frein, et une politique de concertation entre tous les conseils régionaux serait nécessaire. Même avec des avis négatifs des ARS, des instituts se sont ouverts. C'est un vrai souci, et, aujourd'hui, ces instituts ont du mal à faire le plein dans les concours. Des quotas de 120 étudiants terminent en promotions de 80… Nous avons eu une vision à court terme. C'est pourquoi l'universitarisation est très importante pour notre profession. Si ce frein existe aujourd'hui, c'est parce que les coûts de formation vont de 7 000 à 14 000 euros par an. C'est, je pense, le frein essentiel pour entrer dans notre formation. Quant à nos revenus – je ne veux pas faire un concours sur ce point –, certaines sources indiquent que c'est la profession d'orthoptiste qui a les plus faibles revenus, devant les pédicures-podologues.

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